Ligaments croisés antérieurs

Son rôle

La stabilité du genou est assurée par la congruence articulaire et la présence de 4 ligaments. La congruence articulaire est liée à la forme du fémur plutôt arrondi sur le tibia plutôt creux, ainsi qu’à la présence des ménisques au niveau de l’interligne articulaire.

Les ligaments stabilisateurs principaux se distinguent : 2 ligaments périphériques (ligament collatéral médial et latéral) ainsi que 2 ligaments centraux (ligament croisé antérieur et postérieur).

Le ligament croisé antérieur est tendu entre le fémur et le tibia, au centre du genou. De part sa localisation et ses attaches, son rôle principal est d’empêcher la translation antérieure du tibia par rapport au fémur.

Il empêche ainsi le tibia d’avancer sous le fémur. Il intervient également comme frein dans les mouvements frontaux ainsi qu’en rotation. Il est donc d’une importance cruciale pour tous les sports (ou appui) à contrainte, principalement lors de sport pivot (ski, tennis, handball, basketball, etc) et de contact.

La rupture

La rupture du ligament croisé est l’une des pathologies les plus fréquentes en médecine du sport au niveau des genoux.

Son incidence est de 68.6/100.000 personnes-années. La population la plus à risque de rupture est celle des 19-25 ans, avec un risque 4 fois plus important (241/100.000 personnes-années). Les mécanismes de rupture sont désormais bien connus. Le plus fréquemment, la rupture succède à un mécanisme indirect.

Deux principales possibilités :

  • Le VALFE : Valgus, Flexion, Rotation externe. Lorsque le genou tourne vers l’extérieur.
  • Le VARFI : Varus, Flexion, Rotation interne. Lorsque le genou tourne vers l’intérieur.

Ces mouvements découlent le plus souvent de la pratique sportive, avec une torsion du genou alors que l’appui est fixé au sol. D’autres mécanismes existent tel que l’hyperextension brutale du genou (frappe dans le vide au foot par exemple).

Conséquence de la rupture

Lors du traumatisme, la rupture est le plus souvent ressentie d’une vive douleur avec une sensation de craquement.

Les suites immédiates de la rupture sont très différentes d’une personne à l’autre. Parfois, la poursuite de l’activité sportive est possible alors que dans certains cas, les secours peuvent être appelés sur les lieux de l’accident.

La symptomatologie de la rupture évolue ensuite en deux phases : aigue puis chronique.

A la phase aigüe, le genou est très gonflé du fait de l’hématome intra-articulaire. L’appui au sol est parfois initialement difficile du fait de la douleur. Il existe également des sensations de dérobement et d’instabilité du genou. Des blocages peuvent également avoir lieu. Ces phénomènes ont principalement lieu à la descente des escaliers ou lors de mouvements en rotation de jambe.
Ces instabilités résultent d’une déficience du ligament croisé antérieur, occasionnant une mobilité excessive du tibia sous le fémur : la translation tibiale antérieure.

A la phase chronique, le genou est le plus souvent sec et peu douloureux. En revanche, persistent une laxité et une sensation d’instabilité possiblement accompagné d’appréhension. Le ressenti de cette laxité et de ces instabilités est variables en fonction des patients, dont certains seront peu gêné alors que d’autre beaucoup plus.

Parfois, l’instabilité ne se manifestera que par une appréhension des patients pour les mouvements de pivot. Toutefois, de nombreuses activités sont possibles sans ligament croisé antérieur.

Evolution en l'absence de traitement

En absence de cicatrisation satisfaisante et quel que soit la symptomatologie, la présence d’une laxité chronique occasionne des dégâts intra-articulaires avec une dégradation progressive de l’état des ménisques et des surfaces cartilagineuses. Cette dégradation entraine un sur-risque de développer de l’arthrose à long terme.

Examens

A la suite d’une rupture du ligament croisé antérieur, quelques examens sont nécessaires à la prise en charge diagnostic.

Dans un premier temps, la réalisation de radiographies du genou selon plusieurs axe permet d’analyser la morphologie du genou, de rechercher une fracture associée ou de dépister de l’usure.

Dans un second temps, une IRM est systématiquement réalisée pour faire le point sur les lésions ligamentaires et cartilagineuses. Des examens dynamiques (laximétrie, radiographies dynamiques comparatives en tiroir antérieur voire une IRM dynamique) peuvent aider au diagnostic puis au suivi de la cicatrisation ligamentaire.

Dans certains cas très précis, un scanner ou un arthro-scanner peuvent être demandés pour analyser finement certaines anomalies morphologiques.

 

img

Traitements des ligaments croisés antérieurs

La prise en charge des ruptures du ligament croisé est désormais bien codifiée. Initialement, la prise en charge veillera à obtenir une bonne antalgie à l’aide d’anti-inflammatoire, de cryothérapie (glaçage) et d’un soulagement de l’appui par des béquilles.

La réalisation de séances de kinésithérapie est également importante, avec pour objectif d’obtenir des mobilités complètes, autant en flexion qu’en extension. Dans un second temps, la kinésithérapie aura pour but de renforcer les muscles de la cuisse pour aider à la stabilisation du genou. Dans certains cas, cela permet de limiter l’instabilité ressentie par les patients.

En absence de cicatrisation satisfaisante du ligament et si une laxité et/ou une instabilité invalidante persistent, une intervention chirurgicale peut être proposée.

Même si une opération chirurgicale est prévue, la kinésithérapie pré-opératoire prend tout son sens. Elle permet au patient de préparer son genou et ses muscles à l’opération, afin d’obtenir une rééducation post-opératoire plus aisée.

Dans un second temps, une prise en charge chirurgicale pour reconstruction du ligament croisé antérieur pourra être proposée en fonction du patient et de sa demande fonctionnelle. Le choix est fait en concertation avec le chirurgien lors d’une consultation dédiée.

En savoir plus

Consultation & Hospitalisation

La clinique Trenel

575 Rue du Dr Trenel,
69560 Sainte-Colombe