Ligaments croisés postérieurs

Son rôle

La stabilité du genou est assurée par la congruence articulaire et la présence de 4 ligaments. La congruence articulaire est liée à la forme du fémur plutôt arrondi sur le tibia plutôt creux, ainsi qu’à la présence des ménisques au niveau de l’interligne articulaire.

Les ligaments stabilisateurs principaux se distinguent : 2 ligaments périphériques (ligament collatéral médial et latéral) ainsi que 2 ligaments centraux (ligament croisé antérieur et postérieur).

Le ligament croisé postérieur est tendu entre le fémur et le tibia, au centre du genou. Il est situé, comme son nom l’indique, derrière le ligament croisé antérieur. De par sa localisation et ses attaches, son rôle principal est d’empêcher la translation postérieure du tibia par rapport au fémur.

Il empêche ainsi le tibia de reculer sous le fémur. Il intervient également dans le contrôle des mouvements de rotation. Son rôle le rend important dans les sports de pivot, de contact mais aussi dans les activités quotidiennes telles que la descente des escaliers ou la marche en terrain pentu.

La rupture

La rupture isolée du ligament croisé postérieure est rare, environ 1 à 5% des lésions traumatiques du genou. La rupture du ligament croisé postérieure est associée à plus de 60% à d’autres lésions capsulo-ligamentaires du genou (avec le ligament croisé antérieur ou les ligaments collatéraux). Les mécanismes de rupture sont désormais bien connus. Le plus fréquemment, la rupture du ligament croisé postérieur est due à une translation postérieur du tibia sous le fémur, à la suite d’un choc direct.

Deux principales possibilités :

  • Les accidents de la route, notamment avec le syndrome du tableau de bord. A la suite d’un accident de la route, les passagers avant d’une voiture peuvent présenter une translation postérieure par choc direct du tibia sur le tableau de bord. Cela peut être associé à d’autres lésions traumatiques de premier plan, comme une fracture du fémur.
  • Les accidents sportifs en hyper extension. Notamment lors d’un placage (rugby, football américain), le pied peut rester bloquer au sol entrainant une hyper extension du genou et une translation du tibia sous le fémur. Ces accidents sportifs peuvent occasionner d’autres lésions capsulo-ligamentaires associées, comme des ruptures du ligament croisé antérieur.

Ces mouvements découlent le plus souvent de la pratique sportive, avec une torsion du genou alors que l’appui est fixé au sol. D’autres mécanismes existent tel que l’hyperextension brutale du genou (frappe dans le vide au foot par exemple).

Conséquence de la rupture

Lors du traumatisme, la rupture est le plus souvent ressentie d’une vive douleur avec une sensation de craquement. Les suites immédiates de la rupture sont très différentes d’une personne à l’autre. Parfois, la poursuite de l’activité sportive est possible alors que dans certains cas, les secours peuvent être appelés sur les lieux de l’accident.

Dans certains cas, notamment dans lors d’un accident de la route, les lésions associées, comme les fracture du fémur, peuvent être au premier temps. Dans ces situations, le diagnostic de rupture du LCP peut être réalisé plusieurs mois après le traumatisme.

La symptomatologie de la rupture évolue ensuite en deux phases : aigue puis chronique.

A la phase aigüe, le genou est très gonflé du fait de l’hématome intra-articulaire.
L’appui au sol est parfois initialement difficile du fait de la douleur.

Il existe également des sensations de dérobement et d’instabilité du genou. Des blocages peuvent également avoir lieu. Ces phénomènes ont principalement lieu à la descente des escaliers ou lors de mouvements en rotation de jambe. Ces instabilités résultent d’une déficience du ligament croisé postérieur, occasionnant une mobilité excessive du tibia sous le fémur : la translation tibiale postérieure.

A la phase chronique, le genou est le plus souvent sec et peu douloureux.
En revanche, persistent une laxité et une sensation d’instabilité possiblement accompagné d’appréhension. Le ressenti de cette laxité et de ces instabilités est variables en fonction des patients, dont certains seront peu gêné alors que d’autre beaucoup plus. Parfois, l’instabilité ne se manifestera que par une appréhension des patients pour les mouvements de pivot.

Toutefois, de nombreuses activités sont possibles sans ligament croisé postérieur.

Evolution en absence de traitement

En absence de cicatrisation satisfaisante et quel que soit la symptomatologie, la présence d’une laxité chronique occasionne des dégâts intra-articulaires avec une dégradation progressive de l’état des ménisques et des surfaces cartilagineuses.

Cette dégradation entraine un sur-risque de développer de l’arthrose à long terme.

Examens

A la suite d’une rupture du ligament croisé postérieur, quelques examens sont nécessaires à la prise en charge diagnostic.

Dans un premier temps, la réalisation de radiographies du genou selon plusieurs axes permet d’analyser la morphologie du genou, de rechercher une fracture associée ou de dépister de l’usure. Dans un second temps, une IRM est systématiquement réalisée pour faire le point sur les lésions ligamentaires et cartilagineuses.

Des examens dynamiques (laximétrie, radiographies dynamiques comparatives en tiroir postérieur voire une IRM dynamique) peuvent aider au diagnostic puis au suivi de la cicatrisation ligamentaire.

Dans certains cas très précis, un scanner ou un arthro-scanner peuvent être demandés pour analyser finement certaines anomalies morphologiques.

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Traitements des ligaments croisés postérieur

La prise en charge des ruptures du ligament croisé postérieur est désormais bien codifiée.

Initialement, la prise en charge veillera à obtenir une bonne antalgie à l’aide d’anti-inflammatoire, de cryothérapie (glaçage) et d’un soulagement de l’appui par des béquilles.

La réalisation de séances de kinésithérapie est également importante, avec pour objectif d’obtenir des mobilités complètes, autant en flexion qu’en extension. Dans un second temps, la kinésithérapie aura pour but de renforcer les muscles de la cuisse pour aider à la stabilisation du genou.

Dans certains cas, cela permet de limiter l’instabilité ressentie par les patients. En absence de cicatrisation satisfaisante du ligament, une intervention chirurgicale peut être proposée, si une laxité et/ou une instabilité invalidante persistent. Même si une opération chirurgicale est prévue, la kinésithérapie pré-opératoire prend tout son sens.

Elle permet au patient de préparer son genou et ses muscles à l’opération, afin d’obtenir une rééducation post-opératoire plus aisée.

Dans un second temps une prise en charge chirurgicale pour reconstruction du ligament croisé postérieure pourra être proposée en fonction du patient et de sa demande fonctionnelle. Le choix est fait en concertation avec le chirurgien lors d’une consultation dédiée.

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