Ostéotomie

Pourquoi opérer ?

Dans le cadre d’une arthrose unicompartimentale débutante à modérée chez des patients jeunes et actifs, le chirurgien peut proposer une chirurgie conservatrice (à la différence des prothèses). Le but de l’ostéotomie est de modifier l’axe du membre inférieur, sans toucher à l’articulation du genou.

Le but de l’ostéotomie est de protéger et de soulager le compartiment endommagé en réaxant la jambe. Elles ont pour objectifs de de prolonger la durée de vie articulaire, repoussant au maximum la prothèse de genou.
Dans les indications bien choisies, le résultat sur la douleur et la fonction est très satisfaisant pendant plusieurs années.

Les ostéotomies peuvent être fémorales ou tibiales, d’addition ou de soustraction, en fonction de la localisation de la déformation.

Principe de la chirurgie

Elle se déroule sous rachi-anesthésie ou anesthésie générale, conformément aux préconisations du médecin anesthésiste. 
Selon le protocole prévu lors de la consultation préopératoire, le chirurgien réalise une fracture contrôlée du fémur ou du tibia. Il corrige ensuite la déformation pour obtenir une légère sur-correction. En cas d’ostéotomie d’addition, un substitut osseux est utilisé. Le tout est maintenu par une plaque métallique et des vis. Le matériel peut être retiré après consolidation complète, soit après 12 à 18 mois postopératoires. 

Déroulé du séjour

Un bilan pré-opératoire est nécessaire avant chaque opération. 

  • Il comporte de manière systématique une consultation avec un anesthésiste, afin de décider des modalités de l’anesthésie. 
  • De manière optionnelle, selon chaque patient, des consultations avec des spécialistes (cardiologie, dentistes, etc…) peuvent être nécessaire.

La réalisation d’une ostéotomie nécessite le plus souvent une prise en charge hospitalière.

  • L’entrée se fait le plus souvent le matin de l’intervention.
  • Après une surveillance de un à quelques jours dans l’unité de chirurgie orthopédique, le patient est autorisé à regagner son domicile ou le centre de rééducation.
  • Dans certains cas précis, l’entrée peut avoir lieu la veille.
  • La chirurgie ambulatoire est possible pour certains patients.

L’intervention dure environ 1h.

l’ostéotomie est maintenue en place par une plaque d’ostéosynthèse.

Suites post-opératoire

Selon le type d’ostéotomie, l’appui partiel est autorisé sous couvert de l’attelle et de béquilles.

Le risque de phlébite (thrombose veineuse profonde) étant accrue par la chirurgie du genou, une anticoagulation préventive pour une durée de 6 semaines.

Les soins de pansements sont réalisés tous les 5 jours, jusqu’à la cicatrisation complète, permettant un nettoyage de la cicatrice et une surveillance infirmière de l’état cutanée. Les agrafes ou les fils sont enlevés à partir du 17ème jour post-opératoire.

La douleur post-opératoire est prévenue par les antalgiques. Une ordonnance d’antalgique, remise à la sortie, détaille le protocole anti douleur. Lors des premiers jours, la prise des antalgiques doit être systématique de manière à prévenir la douleur. La gestion de la lutte contre la douleur est importante et implique un bon suivi des consignes.

Afin de limiter l’hématome et la douleur, le membre inférieur doit être surélevé et de la glace doit être appliquée avec préférentiellement une attelle de cryothérapie compressive.

Réhabilitation accéléré après chirurgie

La mise en place des protocoles de RAAC permet une hospitalisation courte (24-48h). Les protocoles antalgiques sont optimisés par le chirurgien et l’anesthésistes :

  • Bloc antalgique pré-opératoire par l’anesthésiste
  • Infiltration péri-articulaire par le chirurgien en fin d’intervention
  • Perfusions d’antalgiques organisés au domicile en association au traitement antalgiques
  • Attelle de cryothérapie compressive dynamique pour contrôler les douleurs et l’hématome post-opératoire.

 

Pour les patient seul à domicile ou dépendant, une convalescence en centre peut être décidé avec le chirurgien. Le départ au centre de convalescence est habituellement possible 48h après la chirurgie.

Risques de complications

Les ostéotomies sont des interventions fréquentes et sures, toutefois, le risque zéro n’existe pas en chirurgie. Les risques et complications des ostéotomies sont abordés en consultation préopératoires avec le chirurgien.

Au-delà des risques classiques inhérents à toutes chirurgie, comme les risques anesthésiques, la chirurgie ligamentaire comporte quelques risques spécifiques :

  • Infectieux : Il est rare. En cas d’infection prise en charge précocement, un lavage peut être nécessaire, le plus souvent associée à un changement du matériel d’ostéosynthèse. Une mise sous antibiothérapie plus ou moins longue peut y être associée.
  • Raideur : En cas de rééducation mal conduite, une raideur articulaire peut s’installer.
  • Algodystrophie : Il s’agit d’un phénomène correspondant à une réaction inflammatoire excessive avec un risque d’enraidissement. L’évolution est spontanée mais peut être longue.
  • Thrombophlébite des membres inférieurs et embolie pulmonaire : La chirurgie des membres inférieurs est un facteur thrombo-embolique. Ce risque reste toutefois minime. Afin de le réduire au maximum, une anticoagulation préventive pendant 6 semaines est importante.
  • Pseudarthrose : il s’agit de la non consolidation de l’ostéotomie. Elle est rare, dans moins de 5% des cas. Elle peut nécessiter une chirurgie pour aider à la consolidation définitive. Le tabac augmente le risque de pseudarthrose de près de 5 fois. 
Rééducation

L’utilisation de deux cannes béquilles est nécessaire à la marche pendant 45 jours permettant un appui partiel les 3 premières semaines au niveau du membre inférieur opéré puis un appui complet sous couvert des cannes les 3 semaines suivantes.

Des séances de kinésithérapies sont débutées dans les jours suivants l’intervention. Les objectifs sont de préserver la souplesse du genou, de maintenir ses amplitudes articulaires et de maintenir la masse musculaire. Aucune limitation d’amplitude articulaire n’est préconisée, sous réserve de ne pas effectuer les mouvements en force (squat, position accroupie, presse…).

 

Résultat

Les résultats chirurgicaux des ostéotomies sont très satisfaisants.
L’objectif est de prolonger la durée de vie de l’articulation pour une durée de 10 à 15 ans.

La consolidation de l’ostéotomie est suivie en consultation avec des radiographies. Le délai classique de consolidation est de 2 à 6 mois.

L’arrêt de travail à prévoir est de 45 jours à 3 mois mais peut être prolongé jusqu’à 6 mois en cas de retard de consolidation de l’ostéotomie.

La reprise des activités sportives est réalisée de manière progressive, généralement à partir de 6 mois post-opératoire.
Toutes les activités sportives sont autorisées. Cependant, les activités de course à pied peuvent rester sensible du fait de l’atteinte articulaire préexistante. 

La conduite est autorisée à partir de la reprise de l’appui complet sans cannes, soit 45 jours après l’intervention.

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Questions fréquentes

En quoi est fait le matériel d’ostéosynthèse ?

Les plaques et vis d’ostéosynthèses sont en acier ou en titane.

Vais-je garder le matériel à vie ?

Les implants d’ostéosynthèse utilisés peuvent être retirés, une fois la consolidation parfaitement acquise.
On propose l’ablation du matériel entre 12 à 18 mois, sans délai maximal.

Puis-je réaliser des injections dans le genou après une ostéotomie ? 

Oui !
Les ostéotomies n’excluent absolument pas le recours aux traitements médicaux intra articulaires dès lors que la symptomatologie arthrosique se représente. 

Le sport est-il autorisé après une ostéotomie ?

Oui !
L’activité physique est importante et conseillée après une ostéotomie.
Il faut toutefois attendre le feu vert du chirurgien, une fois la consolidation osseuse acquise.
Les sports à impacts (course à pied) peuvent être sensibles.

Puis-je conduire après une ostéotomie ?

La conduite est interdite pendant 6 semaines en post-opératoire.

 

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